Après avoir passé plusieurs jours à Qasigiannguit, où les isbergs entrent dans le port, et à Ilulissat, ville située juste au nord du "fjord de glace", j'ai entendu le grondement de plusieurs centaines d'isbergs qui s'effondraient sans jamais pouvoir observer le phénomène... excepté le renversement du "glaçon" de 1 m3 (première photo de la page "Isbergs"). Dimanche 9, 8h54, pour quelle raison est-ce que je prends ce bateau en photo ? Peut-être parce qu'il repart vers Ilulissat ? Peut-être parce que c'est lui qui m'a amené à Aasiaat avant de prendre la correspondance pour Qasigiannguit ? Peut-être parce qu'il donnait une idée de la taille de l'isberg, le plus important d'Avannatta Imaa, la baie qui s'étend devant Aasiaat ? Lundi 10, un peu avant 2h, un coup de tonnerre me réveille. Ici, il n'y a jamais d'orage. C'est donc un isberg qui s'écroule, mais le bruit n'a jamais été aussi fort. Nouvelle détonation... Il n'y a qu'un isberg digne de ce nom dans cette baie : le mien ! Je bondis hors du duvet et de la tente, en slip / tee-shirt... mon isberg s'effondre, lâche un énorme bloc qui provoque une gerbe presque aussi haute que l'isberg, lâche un second bloc qui part en ricochant ou en surfant sur plusieurs dizaines de mètres pour freiner brutalement. |
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C'est alors que j'attrape mon appareil photo. Entre temps, l'isberg a changé de conformation. L'appareil ne réussit pas à faire la mise au point. Nous sommes au plus sombre de la "nuit". Sans compter l'émotion produite par le spectacle qui rend difficile la stabilisation. Premier cliché un peu flou, nouveau retournement de l'isberg. Deuxième cliché, j'ai repris la situation en main, mais c'est déjà la fin du spectacle, tout se calme. Moralité, mieux vaut ne pas naviguer trop près. |
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