Les isards sur le Pla du Carlit |
8h15. Départ pour le Pla mais par le sentier à l'est du monticule de couleur "terre rouge". Un groupe me rattrape, nous observons les isards, puis je les laisse pour aller à la tombe, où je mange et photographie les vautours. La tombe est fleurie avec des chardons, conformément aux souhaits de la famille 27 ans plus tôt.
Le Pla du Carlit (Gauche), les chardons, le Pla et les Pérics (Centre), Olivier Fornès (Droite) |
Enfin, après le casse-croûte, je repars par les crêtes Ouest pour descendre dans une petite vallée que j'aime particulièrement. Je m'arrète à quelques dizaines de mêtres d'isards que je n'avais pas vu et que je ne semble pas déranger malgrès mes mouvements.
Hélas c'est lorsque je tente de me faire discret pour attraper l'appareil photo qu'ils décident de fuir. Je finis la descente vers le lac des Bouillouses, traverse la Grave et arrive à la cabane de la Balmette qui est vide.
Vallée de la Grave |
Une fille arrive, elle aussi solitaire, c'est Chloée. Travailleuse saisonnière dans la région, elle profite de ses jours de repos pour faire de la rando.
Je vais prendre des photos de la ger du vacher directement importée de mongolie (les gers sont les tentes blanches des mongols, qui avaient été appelées yourtes par l'armée russes qui utilisait également des tentes lors de l'invasion... dire que les mongols vivent dans des yourtes c'est comme dire que les français vivent dans des blockhaus !)
(Nuit 2).
Le matin, Chloée part avant moi, elle va faire les Pérics, et redescendre par la vallée du Galbe. Je pars vers Camporells, les nuages montent. Sur le sentier, je croise un cerf, la biche et le faon, puis des cavaliers en rando qui ont bivouaqué.
Le cerf, les Pérics avec les chevaux qui viennent lêcher le sel (déposé par les bergers) sur les rochers |
Je rencontre aussi deux groupes de randonneurs et me renseigne sur la météo. Il devrait pleuvoir demain. Je décide donc de passer la Petite Porteille d'Orlu aujourd'hui, car je n'ai pas envie de la passer par mauvais temps : par beau temps, il y a les isards; par mauvais temps, la descente coté Orlu m'inquiètes un peu, j'ai déjà fait l'itinéraire il y a quelques années.
Etang de Camporells |
Je passe devant le refuge de Camporells. Décidément, je suis vraiment allergique à ces refuges gardés, alors je file.
Quand on aime la montagne, je suis d'avis qu'il faut l'aimer pour le meilleur et pour le pire, sinon, on rate Fin du quart-d'heure philosophique |
Avant de piquer vers la vallée du Galbe (précédée par le ruisseau des Peyres Escrites), alors que je suis en train de photographies une fleur, deux personnes arrivent. Ils attendent leurs enfants... également occupés à photographier une fleur ! Finalement, je ne pique pas directement vers la vallée du Galbe. Je remonte de façon à prendre les Peyres Escrites par la source. Je m'éloigne d'un groupe bruyant, probablement guidé par un accompagnateur. Après avoir plongé dans la vallée, je rencontre un berger et tape la causette. Le brouillard tombe.
Le berger, le brouillard et les moutons avec leurs clochettes |
Je vais enfin photographier les Peyres Escrites. Contrairement à ce qui est écrit dans le bouquin de Martine Vilana (Promenades et randonnées en Cerdagne-Capcir. 1982. Cepadues Editions) et à mes souvenirs, je ne retrouve pas les gravures anciennes. Déformation de mes souvenirs ? Les pierres sont simplement recouvertes des noms des bergers qui se sont succédés dans la vallée, comme me l'a dit le berger. Il y a aussi des signes un peu cabalistiques, mais qui sont probablement les marques de propriétés qui marquent les moutons.
Les Peyres Escrites : des noms, des dates et des signes |
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Sur la descente, je retrouve Chloée. Arrivés au Galbe, on se sépare. Sur la passerelle qui traverse le Galbe, je fais le point pour pas me planter sur le sentier qui doit me mener à la Porteille. Chloée revient et m'appelle : elle a trouvé le départ de mon sentier un peu plus bas.
Le sentier est bien marqué jusqu'à une mouillère. Le brouillard se fait dense. J'utilise de plus en plus la carte, la boussole et le GPS. Mais comme la carte (neuve) n'a pas le carroyage UTM, le GPS ne peut être utilisé que partiellement (cela consiste à prendre les coordonnées d'un point connu et à trouver sa position grâce à l'azimut et la distance par rapport à ce point. Mais ici, le dernier point réellement fiable est le refuge de Camporells... très éloigné !).
Pour sortir de la mouillère, faute de sentier, je prends une sorte de cheminée herbeuse, au feeling. Après une centaine de mètres d'ascension, je retrouve un sentier, tente de faire un point... et puis tous les 50 m, je refais un point car vu l'incertitude des mesures, il faut vérifier en permanence si l'environnement correspond à celui qui était prédit par les points précédents. Conformément aux prédictions, je retrouve un ruisseau, puis un lac. Mais... le GPS indique une altitude trop élevée...
J'avais le souvenir qu'on se guidait à vue pour trouver la Porteille d'Orlu. Non seulement je ne la vois pas à cause du brouillard, mais je ne sais pas au bord de quel lac je me trouve !
Tant pis, quel que soit le lac, c'est la même direction à 20° près . Si je suis au lac du bas, je vais tomber sur celui du haut. Si je suis au lac du haut, je vais tomber sur une barrière rocheuse et je devrai la longer vers la droite pour trouver la porteille. La question est de savoir s'il n'y a pas de barrière également entre les lacs supérieur et inférieur !
A-Dieu-vat... cap 270° sur pente à 45°. Carte... GPS... Boussole... J'arrive sur une barrière rocheuse et la longe vers la droite. Elle prend de l'altitude... disparaît... Carte... GPS... Boussole... Serait-ce "la" Porteille ?
Serait-ce "la" Porteille ? |
1- Départ - 2 - De Trébens à la Petite Porteille d'Orlu - 3 - Petite Porteille d'Orlu et retour