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Jour 3

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3h30, le froid me réveille. 8°sous la tente. Des rennes bêlent (ou beuglent ? ou entre les deux). Je tarde à attraper l'enregistreur mini-disques à cause du froid qui me cloue sous les plumes.
Lorsque l'enregistrement débute... ils sont partis. J'ai la flemme de me lever, ou plus exactement, les courbatures ont transformé mes jambes en jambes de bois.
Je finis par décoller après avoir fini le riz de la veille, il est 5h45. La plage suivante est superbe, c'est ici que j'aurais du planter le camp. Petit flottement dans l'itinéraire, je me suis engagé sur la variante qui longe le lac et m'empêche de repérer la hut suivante. Demi-tour.

P1 : La plage P2 : Le lac Kangerluatsiarsuaq vu du plateau

Les moustiques et mouches deviennent harassants. la moustiquaire est devenue une piste d'atterrissage pour ces bestioles, m'obligeant à faire les essuie-glaces avec mes mains. Mais j'ai maintenant le soleil dans le dos qui éclaire la moustiquaire. Je vois la moustiquaire, mais plus là où je pose les pieds.
Il y a un raidillon à franchir. 50 m de dénivelé seulement mais très raide, avec des saules, des éboulis. L'usage des yeux est nécessaire.
Je pose le sac, attrape la citronnelle, sors la moustiquaire et me badigeonne le visage, rapidement car les mouches se laissent écraser quand je me tartine. Trop rapidement... Une goutte me tombe dans l'œil.
Ca brûle tellement que j'ai les deux yeux fermés avec impossibilité d'ouvrir même celui qui n'en a pas eu. Que va-t-il se passer si je ne peux plus ouvrir les yeux ? Mais cette pensée ne fait que m'effleurer. L'efficacité de la citronnelle n'est que de 20 mn, je devrais donc pouvoir ouvrir au moins le gauche après ce délai et de toute façon, le sentier est bien marqué ici, il y aura donc du passage.
Effectivement, après 20-25 mn, je réussis à ouvrir l'œil gauche. Mieux, 5 mn plus tard j'ouvre le droit... il voit encore. Mais les mouches reviennent. Je repasse une couche plus calmement et reprend la progression.

P3 : Hut à l'horizon P4 : La hut du plateau

J'arrive à la hut à 12h45. Il y a des indications affichées dans la hut (photos, coordonnées GPS, croquis) au sujet d'un nouveau pont permettant d'éviter un gué. Après un pâtes-sardines à l'huile agrémenté de sel trouvé dans la hut, je me couche pour un roupillon de 3 heures. Deux danois sont arrivés pendant que je dormais. ils parlent français car ils ont vécu en Belgique. Il s'agit de Jesper et de sa femme.
Il s'avèrent qu'ils dormaient dans la hut du départ des canoës et comptaient sur le canoë que nous avons pris. C'est également eux que nous avons vu longer le lac sans sac : ils ont laissé le 2e canoë à trois allemands qui ont transporté leurs sacs jusqu'à la base de canoës.

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Je redécolle juste après eux à 17h15. L'étape jusqu'à la prochaine hut va se faire en leur compagnie, en se dépassant mutuellement de temps en temps. L'allégement du sac commence à se faire sentir.
Après une courte montée, nos traversons un plateau pour descendre en pente raide dans une vallée taillée en "V" de façon remarquable.
Nous arrivons ensuite dans une mouillère. La distance a parcourir dans ce marécage pour atteindre le pont nous incite à chercher le gué. C'est Jesper qui le trouve.
P5 : Le plateau et vue sur les marécages P6 : La vallée en "V"

Je remplace mes chaussures de marche par les tongues de plage et m'engage dans 10 cm d'eau. Pourquoi avoir fait un pont ? La réponse arrive dans les trois derniers mètres de traversée car le fond est de plus en plus bas. Juste avant d'atteindre l'autre rive l'eau touche le bas de mon sac.
Mes collègues préféreront passer en slip mais en gardant les chaussures, qui, de toute façon étaient déjà trempées par les marécages. Il est 20h.

P7 : Les marécages vus d'en haut P8 : Les marécages vus d'en bas

Nous longeons le coteaux "au feeling" car il n'y a plus de sentier, des saules, des mouillères, des marécages. En traversant une petite vallée, je remarque des galets marbres saccharoïdes. Il doit donc y avoir des zones karstifiables dans les environs.
Nous arrivons à la hut suivante à 20h. Il y a déjà deux américains qui occupent un bas-flanc. Jesper et sa femme prendront le deuxième et j'aurai un matelas pour dormir par terre, ce qui est préférable car j'espère partir tôt.
Nous allons chercher de l'eau au gué suivant et nous tentons quelques photos panoramiques. Je vais cuire mon nouilles / thon à l'extérieur car mon réchaud ressemble plus à un lance flamme qu'à un pacifique instrument de cuisine.
Coucher à 23h45.

 

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