Jour 4

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Lever 3h. Je finis le repas de la veille et décolle à 3h45 pour attaquer courageusement l'ascension classée "noir" sur la carte (plateau Iluliumanersuup Portornga)... je passe le gué... et commence à marcher sur... une piste carrossable. Un peu vexé, je trouve l'ancien sentier, croise un ratrak qui roule sur la piste. Echange de salutations avec les occupants du véhicule, et termine la terrible ascension sur la piste qui a remplacé le sentier. Mais je suis la piste trop longtemps et rate le  départ du sentier ce qui va m'amener à contourner toute la crête qui devait être empruntée.
Pour attraper cet éventuel "sentier", il ne faut se fier qu'à la carte. Toutes les équipes rencontrées on galéré à cet endroit pour rattraper l'itinéraire conseillé.
La vue sur les lacs de l'autre coté pourrait être belle, mais des travaux de construction de barrages hydrauliques (?) gâche un peu le paysage.

 

P1 : La nouvelle piste P2 : Lac près de la piste P3 : Vallée en travaux
Interruption de la progression juste avant de redescendre du plateau car une poule de lagopède est sur le sentier. La pauvre, est effrayée et émet des "cooot...". Elle ne bougera pas. Elle protège ses cinq poussins.
Il m'est alors facile de faire plein de photos de famille, jusqu'à prendre des gros plans des pattes sur lesquelles la présence de duvet et de plumes permet de distinguer le lagopède des saules du lagopède alpin.

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A ce moment, je ne savais pas que seul l'alpin étais représenté au Groenland... ce que confirme la photo (ouf !). Je redescends du plateau et vais faire une halte entre les deux lacs suivants à un emplacement indiqué pour planter une tente. Il est 9h, je prends un bain dans le lac question de me laver un peu.
 Départ à 11h mais je n'ai pas envie de marcher, il fait chaud (ce qui signifie qu'il y a plein de mouches). Je me ré-arrête 20mn plus tard et m'endors une demi heure à l'ombre d'un rocher.
 Le long du lac suivant la progression devient difficile : pas de sentier net, chaque portion de sentier mène à un nouveau marécage, et la progression est masquée par les saules. Nous ne parlons même plus des nuées de mouches qui harcèlent toujours.

Des nuages montent. Au bout du lac une pluie fine et bienvenue rafraîchit l'atmosphère.
Je longe un dernier petit lac avant de plier la carte "pingu" et prendre la carte "Sisimiut". J'espère dormir à la prochaine hut, mais celle-ci est sur une petite colline que j'ai la flemme de gravir. Tant pis, je dormirai à la prochaine qui n'est pas indiquée sur la carte.
P4 : Les nuages montent

 Il commence à bien pleuvoir. Je recouvre mon sac avec l'anorak pour protéger le matériel photo.
Je trouve un gué pour traverser la rivière. A ce stade on ne pense plus à sortir les chaussures qui sont des aquariums d'eau tiède.
Une fois la rivière franchie, je vois une hut non marquée sur la carte, très proche du "gué officiel". J'espère que ce n'est pas la nouvelle qui m'a été indiquée comme étant située 3 km plus loin.
je croise un groupe de 4 américains super équipés et amusés de me voir arriver seul, pantalons trempés par les saules, anorak sur le sac, mais en chemise, manches retroussées.

 

P5 : La hut mentionnée sur la carte P6 : Le lac vu de l'Ouest P7 : Autres lacs sur le plateau

Il n'ont pas vu de hut là où je l'espérais. Il faudra donc trouver la suivante car je n'ai pas envie de planter la tente sous la pluie... Replier une tente mouillée, c'est se charger de beaucoup d'eau inutile.
La hut suivante est située à une dizaine de km. Je dépasse le lac, gravis la montée qui le suit, passe un certain nombre de lacs. La pluie s'est arrêtée. Un marcheur me suit au loin. Il chante un air d'opéra.
Je m'arrête pour photographier des rennes, repart, puis le marcheur me rattrape. En tenue militaire, sac énorme. Il me fait remarquer qu'il y a des rennes. Ca fait 9 jours qu'il est dans la nature. Il a perdu ses coéquipiers. Il n'est pas militaire, c'est juste son équipement. Il a perdu sa carte... Il consulte ma carte pour essayer d'atteindre la hut suivante.

 

P8 : La vallée de Nerumaq. Un sentier facile, sec, bien marqué...

Il repart comme un V2, complètement alerte. Il a choisi de suivre le sentier qui diverge des cairns et de la carte.
Je cherche mon chemin. Un jeune renne a pris la direction des cairns. Je le suis, en fait quelques photos, mais l'idée carte/cairn s'avère compliquée. J'opte donc pour le sentier qui va m'interdire l'accès à la hut suivante. Mais comme il s'agit également d'une nouvelle hut, j'ai peur d'une nouvelle erreur de localisation. Je remonte donc jusqu'au sentier et le suit. 21h45, je m'arrête pour prendre un repas. Je commence franchement à ne plus savoir où je suis mais continue à longer ce qui ressemble à un sentier mais qui est plutôt un lieu de passage de rennes.
Ma progression est alors interrompue par une cascade et un torrent. D'après la carte, il se pourrait que je sois 2 km plus loin que je pensais (j'aurais donc pulvérisé mes 1,5 km/h auxquels je m'étais habitués).

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Je déballe le sac pour faire un point GPS, le doute est trop fort. X=0419407; Y=7434621; je suis bien au point suspecté sur la carte, ce qui m'incite à pousser jusqu'à la hut suivante située 6 km plus loin. il est 22h20.
La descente dans la vallée, bien que dans des saules de 1,5 à 2 m de haut est facile car il y a une multitude de sentiers. J'aperçois dans la vallée deux tentes près d'un sentier bien marqué sur un petit surélevement qui longe la vallée. Cela signifie que la progression doit y être très facile car il n'y a pas de mouillères sur les bosses.
J'atteins ce sentier mais me trouve confronté à une difficulté imprévue : la progression est tellement facile sur ce sentier de terre battue que mes pieds (encore dans leur aquarium) se mettent à chauffer. Comme lorsqu'on sort d'une après midi de baignade, des plis se forment sous ma plante, mais comme je marche, ces plis sont écrasés
Je fais une pause "refroidissement" et repos car je commence à avoir sommeil, sors les chaussures, des escarres vont se former. Mais la prochaine hut n'est qu'à 4 ou 5 km.
 C'est donc reparti. Arrivée à 1 h. Je plante la tente, car à voir le matos entreposé à l'extérieur de la hut et une autre tente plantée, la hut doit être pleine.
 Je vais chercher de l'eau et prends un bain de pieds question d'éliminer les bactéries qui commencent à se faire "sentir". Nouilles chinoises, puis coucher à 2h.

P9 : Silence, on dort.

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